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L'association de la généalogie juive
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100 000 morts au kilomètre !Si l’on voulait démontrer l’absurdité de la guerre, la bataille de la Somme en serait un excellent exemple. Plus d’un million de pertes entre les troupes britanniques, françaises et allemandes pour, en 5 mois d’un insensé carnage, ne gagner que… 10 km ! Une génération fauchée, de très nombreux blessés qui ne s’en remettront pas, des soldats épuisés menés à la boucherie par des états-majors bien éloignés de la réalité du terrain. Le « Nach Berlin ! » de 1914 n’est pas pour tout de suite… Les états-majorsL’offensive franco-britannique sur la Somme avait été préparée dès le mois de décembre 1915, mais les Allemands avaient attaqué à Verdun et, en ce 1er juillet 1916, la volonté des Alliés était de soulager le front de l’Est. Le commandant en chef des troupes britanniques est Sir Douglas Haig. Il a sous ses ordres les corps d’armée dirigés par les généraux Edmund Allenby et Henry Rawlinson, ainsi que le corps de réserve du général Hubert Gough. Les Français sont sous le haut commandement du général Ferdinand Foch et dirigés par les généraux Emile Fayolle et Joseph Micheler. Quant aux Allemands du général en chef Fritz von Below, ils sont répartis sous les ordres des généraux Hermann von Stein, Ferdinand von Quast et Konrad von Gossler.
Le début de l’offensiveUne impressionnante préparation d’artillerie durant toute la semaine précédente avait laissé penser que les Allemands seraient anéantis. Mais en ce premier jour de l’offensive, bien qu’une attaque de diversion ait été organisée tôt le matin, que les troupes britanniques et françaises aient pu avancer, la réponse est sanglante et sans appel : des dizaines de milliers de tués font du champ de bataille l’un des plus grands cimetières de la Première Guerre mondiale et l’ennemi prouve sans ambigüité qu’il est loin d’être vaincu. Les Alliés mènent plusieurs batailles en juillet et août : Pozières, la crête de Bazentin, le bois de Delville. Des positions sont prises, souvent suivies de contre-attaques.
Les Français remportent plusieurs victoires, comme à Flaucourt où ils font 12 000 prisonniers. Les Anglais, avec leurs alliés australiens et sud-africains, prennent aussi plusieurs positions importantes : le Bois des Trônes, Pozières, Longueval. Mais les Allemands se défendent avec énergie. En août, leur état-major se rendant compte du danger que représenterait un percement du front dans la Somme, retire 35 divisions des secteurs de Verdun et d’Ypres pour les y envoyer. La situation s’enlise alors temporairement.
La nouvelle phase, septembre-octobre 1916Une nouvelle phase débute le 3 septembre et durera jusqu’à fin octobre. Ce seront alors les batailles de Ginchy, de la crête de Thiepval, de Morval, de la ferme du Mouquet. Là encore, des attaques et contre-attaques font passer des positions stratégiques entre différentes mains, laissant ruines et victimes dans toute la région. Le 15 septembre, une nouvelle arme apparaît : les chars d’assaut britanniques. Depuis le début de la guerre, des véhicules civils ou des tracteurs ont été couverts de blindages et équipés de mitrailleuses. Ils ont eu de bons résultats. Mais l’apparition des tranchées et des fils de fer barbelés les ont relégués à l’arrière. En octobre 1914, le colonel Ernest Dunlop Swinton conçoit les plans d’un véhicule blindé muni de chenilles. L’état-major britannique n’accepte pas le projet, mais le Premier Lord de l’Amirauté, Winston Churchill, en comprend l’intérêt stratégique et soutient la construction des premiers tanks. Deux ans plus tard, ils font leur apparition dans la Somme et créent la surprise générale, même si leurs premières interventions ont semblé plutôt décevantes. Cela amènera le général Jean-Baptiste Estienne à diriger la construction des chars français Schneider et Saint-Chamond, utilisés pour la première fois l’année suivante au Chemin des Dames.
Le 26 septembre, les troupes françaises et britanniques se rejoignent à Combles, principal pilier de la défense allemande et position stratégique de premier plan entre Bapaume et Péronne. Joffre et Foch sont prêts à continuer le combat, mais Haig ne veut pas imposer de fatigues supplémentaires à ses soldats qui sont totalement épuisés. En octobre et novembre, quelques combats ont encore lieu, mais sans apporter de grand changement. Et le 18 décembre, Joffre met officiellement fin à la bataille de la Somme. Un bilan particulièrement lourdLes gains territoriaux sont très modestes, n’ayant permis de faire bouger la ligne de front que d’une dizaine de kilomètres. Par contre, suite à cette bataille le haut-commandement allemand décide de lancer la guerre sous-marine à outrance, dont l’une des conséquences sera l’entrée des Etats-Unis dans le conflit. Les destructions attestent de la violence des combats et laissent une région traumatisée et exsangue. Les pertes humaines sont effroyables :
Mais tout le monde ignore encore que le chemin jusqu’à la paix sera encore long et semé d’épreuves terribles ! Sources : « 1er juillet 1916 : Folle offensive sur la Somme » « Histoire de la bataille de la Somme de 1916 » « La bataille de la Somme (Juillet 1916) », article d’Yves Le Maner « La bataille de la Somme »
Images :Internet |
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