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L'association de la généalogie juive
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Le 7 mai 1945, à 2 h 41, le général Alfred Jodl, chef d’état-major de l’amiral Karl Dönitz, signe à Reims la reddition de l’armée allemande devant le général américain Walter B. Smith, représentant le commandant suprême du Corps expéditionnaire allié en Europe, le général français François Sevez et le général soviétique Ivan A. Sousloparov.
Walter Smith |
François Sevez |
Signature de la capitulation |
Ivan Sousloparov |
Alfred Jodl |
Staline, apprenant la nouvelle, est furieux car il veut que la capitulation devienne effective dans la capitale du Reich, où son armée tient le haut du pavé. Une seconde reddition est donc signée le lendemain dans une villa de la banlieue Est de Berlin. Face au maréchal Gueorgui Joukov et au général Arthur W. Tedder, représentant à son tour le commandant suprême du Corps expéditionnaire allié en Europe, l’acte est co-signé par le maréchal Wilhelm Keitel, l’amiral Hans-Georg von Friedeburg et le général Hans-Jürgen Stumpff. Sont présents en tant que témoins le général Jean de Lattre de Tassigny et le général Carl A. Spaatz.
G. Joukov |
A. Tedder |
J. de Lattre |
C. Spaatz |
W. Keitel |
H.-G. von Friedeburg |
H.-J. Stumpff |
Dès le 8 au matin, c’est la liesse dans les pays libérés ! Les cloches sonnent dans toutes les églises, les sirènes retentissent pour annoncer autre chose qu’un raid aérien, des foules envahissent les rues et les places. L’évènement fait, bien sûr, la une de l’ensemble de la presse internationale. Pourtant, la Seconde Guerre mondiale n’est pas terminée. Il faudra encore attendre que le ministre des Affaires Etrangères japonais Mamoru Shigemitsu ait signé, sur l’USS Missouri dans la baie de Tokyo, la capitulation de son pays, le 2 septembre. Mais en ce jour, personne n’y pense vraiment !
à Paris |
à Londres |
à Prague |
à New York |
à Moscou |
à Montréal |
Les combats de la dernière heure
Si l’armistice marque la fin de la guerre en Europe, le mois qui l’a précédé a été déterminant. Dès les premiers jours d’avril, les forces britanniques et canadiennes coupent les forces allemandes dans la région de la Ruhr et prennent Munster, pendant que les Américains s’emparent de Kassel et les Français, de Karlsruhe. Des divisions alliées avancent aussi en Italie, puis aux Pays-Bas. Les Soviétiques, de leur côté, progressent sur les territoires allemand et autrichien, ainsi qu’en Hongrie, Pologne et Tchécoslovaquie. Les villes tombent les unes après les autres. Les forces de l’Axe en Europe perdent toutes leurs positions et sont faites prisonnières. Le 16, à 3 heures du matin, les troupes soviétiques des maréchaux Joukov, Koniev et Rokossovski lancent l’attaque sur Berlin. Le 20, Leipzig, Nuremberg et Stuttgart, mais aussi Bologne et Modène, sont sous le contrôle des Alliés. Deux jours plus tard, Heinrich Himmler, qui assure le commandement en chef des armées du Rhin et de la Vistule, demande au comte Folke Bernadotte de prévenir les Anglo-Américains qu’il est prêt à capituler sur le front Ouest. Cette offre est repoussée, les Américains et les Britanniques exigeant une capitulation totale et sans conditions. Le 25, des unités de la 1re armée américaine rejoignent les forces soviétiques à Torgau, sur l’Elbe. Le même jour, la résistance allemande s’effondre en Italie et les Alliés s’emparent de Mantoue, Parme et Vérone. A Milan et Gênes, encore occupées, des soulèvements ont lieu. Dans les jours qui suivent, l’aéroport de Templehof et une partie des quartiers de Berlin sont pris par les Soviétiques, pendant que Gênes et Venise sont libérées. Le 29, les Allemands signent une capitulation non officielle à Caserta, en Italie. Le lendemain, les Soviétiques prennent le Reichstag et la 1re armée française entre en Autriche, près du lac de Constance.
La fin des monstres
Le 28 avril, Benito Mussolini et sa maîtresse, Clara Petacci, ainsi que d’autres responsables
fascistes sont capturés par des partisans italiens alors qu’ils tentent de fuir vers la Suisse. Ils sont abattus
et leurs cadavres sont transportés à Milan, où on les pend par les chevilles sur la place principale. Leurs corps
sont mutilés par la populace.
Le 30, Adolf Hitler et Eva Braun se suicident dans le bunker situé dans le jardin de la chancellerie du Reich.
Leurs corps, selon les ordres du Führer, sont transportés à l’extérieur et brûlés. De nombreuses rumeurs,
au cours des décennies, laisseront penser que les Soviétiques les auraient trouvés vivants et les auraient
emprisonnés, ou que des réseaux catholiques les auraient fait passer en Amérique-latine… En tous les cas,
toujours sur ordre d’Hitler, c’est l’amiral Karl Dönitz qui lui succède.
Le 1er mai, Joseph et Magda Goebbels, après avoir fait empoisonner leurs six enfants, se donnent la mort dans
le bunker. Leurs corps aussi sont incinérés.
Mussolini et Clara Petacci |
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Joseph et Magda Goebbels |
D’autres suivront, plus ou loins rapidement. Certains se suicideront, comme Martin Bormann et Ludwig Stumpfegger le 2 mai 1945 à la gare de Lehrter, Richard Glücks le 10 mai à Flensburg, Heinrich Himmler le 23 mai à Lüneburg ou Hermann Göring le 15 octobre 1946 à Nuremberg. Certains seront pendus, comme Joseph Kramer le 13 décembre 1945 à Hamelin, Ernst Kaltenbrunner, Alfred Rosenberg, Joachim von Ribbentrop et Hans Frank le 16 octobre 1946 à Nuremberg, Rudolf Höss le 16 avril 1947 à Auschwitz, Arthur Liebehenschel et Hans Aumeier le 24 janvier 1948 à Cracovie, Otto Ohlendorf le 7 juillet 1951 à Landsberg am Lech ou, évidemment, Adolf Eichmann le 31 mai 1962 à la prison de Ramla, en Israël. Mais, beaucoup d’autres « disparaîtront », qu’ils aient été arrêtés par les Soviétiques ou exfiltrés par les Américains et les réseaux du Vatican.
La libération des camps de concentration
Les Soviétiques libèrent le camp de Maidenek en juillet 1944. Dans les semaines qui suivent, ils parviennent aux camps de Belzec, Sobibor et Treblinka, ces trois derniers ayant été démantelés par les Nazis en 1943. En janvier 1945, ils libèrent Auschwitz puis, peu avant la capitulation allemande, Sachsenhausen, Stutthof et Ravensbrück. Enfin, le jour même de l’armistice, ils arrivent à Theresienstadt. En avril 1945, les troupes américaines libèrent Buchenwald, Dora-Mittelbau et Dachau, et les forces britanniques, les camps de Neuengamme et Bergen-Belsen. Le mois suivant, les Américains entrent à Mauthausen. Il n’est probablement pas nécessaire d’évoquer combien les soldats furent bouleversés devant les impensables images qu’ils découvrirent, les survivants à moitié morts, les monceaux de cadavres, les chambres à gaz et les fours crématoires, les tas de cheveux, de bagages, de lunettes... Mais, on peut rappeler que les retours des déportés et prisonniers de guerre ont souvent été difficiles, parfois très douloureux. Des chapes de silence ont empêché nombre d’entre eux de raconter ce qu’ils avaient vécu. Un silence qui a pu les amener jusqu’au suicide ou, en tous les cas, les accompagner jusqu’à leur fin de vie. D’autres ont su témoigner, quelques fois des décennies plus tard.
La petite histoire dans la grande Histoire
En réalité, il n’y a jamais eu d’armistice signé en 1945. Il s’est agît, autant à Reims qu’à Berlin, d’une capitulation sans conditions de l’armée allemande. La différence est d’importance : un armistice est un acte politique mettant fin aux hostilités entre des nations bélligérantes (c’est ce que Pétain et Weygand ont choisi en 1940, préférant faire porter le poids de la défaite aux politiques), alors qu’une capitulation est un acte militaire de reddition.
Sources :
Illustrations : Wikipedia
Internet :
www.cndp.fr : « Les deux actes de capitulation de l’Allemagne nazie signés à Reims et à Berlin »
www.herodote.net : « 8 mai 1945 : Fin de la guerre en Europe »
www.histoire-pour-tous.fr : « Quand l’Elysée confond capitulation et armistice »
www.seconde-guerre.com : « Chronologie d’avril 1945 »
www.ushmm.org : « La libération des camps »
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