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L'association de la généalogie juive
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par Micheline GUTMANN (Extrait de GenAmi n° 6, octobre 1998)
La ville de Paris est propriétaire de tous les cimetières de la capitale. Elle procède actuellement à une
reprise administrative d’un certain nombre de sépultures.
Nous nous sommes renseignés, d’abord auprès du conservateur du cimetière Montparnasse, puis auprès de l’entreprise
de Pompes funèbres CAHEN, afin de savoir dans quels cas se font ces reprises. D’après des lois votées voici
dix ans, il existe des possibilités de les éviter, mais pas toujours, hélas.
Les sépultures menacées
Ce sont celles qui sont abandonnées ou mal entretenues et si les héritiers ne se sont pas fait connaître. Dans ce cas, le conservateur va voir sur place l’état de la sépulture, dresse un constat et écrit aux dernières adresses connues. Le deuxième constat a lieu trois ans après le premier. Si rien n’a changé, la sépulture est reprise, les ossements jetés à la fosse commune du cimetière du Père Lachaise. Les monuments seront détruits avec les noms qu’ils comportent.
Les héritiers
Ne sont considérés comme héritiers que les descendants en ligne directe de la personne physique qui a acheté
le caveau. On doit prouver la filiation. Dans le cas de partage d’un caveau ou dans le cas d’un divorce, tous
les héritiers sont concernés.
S’il n’y a pas d’héritiers en ligne directe, il faut montrer un acte notarié.
Les neveux et nièces ne peuvent faire valoir des droits sans cet acte. A fortiori, si aucune famille ne se
préoccupe des tombes, tout disparaîtra. Ainsi de nombreuses familles dont la descendance a été exterminée va
perdre toute trace de son passé avec la suppression des caveaux qui ne peuvent être entretenus. Déjà cette
opération a commencé et nous avons constaté de nouvelles tombes remplaçant des anciennes.
Le cas des sociétés mutualistes
Si l’un de vos ancêtres se trouve dans une concession acquise par une société mutualiste, on ne peut absolument rien faire, même pas une exhumation pour un changement de caveau. Ces sociétés, quand elles existent encore, n’ont plus le droit d’acquérir des concessions. Certaines ont fait faillite. Celles qui restent n’étant pas des personnes physiques ne peuvent faire valoir aucun droit.
Allons-nous entreprendre une action ?
Cette reprise des sépultures commence à Paris mais si l’on ne proteste pas, elle continuera dans les autres
grandes villes puis dans les petites. Tout le monde doit se sentir concerné.
Indépendamment du respect des restes de nos ancêtres, primordial sur le plan religieux, on sait quelle est
l’importance des cimetières comme source généalogique . Nous avons entrepris de relevés à Paris, mais ce sera
long et nous n’arriverons pas à conserver au moins la mémoire de tous les noms.
Si nous sommes assez nombreux pour qu’une pétition soit valable, ou pour toute autre forme d’action par la suite,
nous espérons pouvoir empêcher une telle loi de s’appliquer pratiquement.